LGESTSEIGNEUR

LES 70 DERNIÈRES ANNÉES DE CE MONDE (1)


                                            Jérémie, puis Daniel sur les soixante-dix ans


«(…) Moi, Daniel, je vis par les livres qu'il devait s'écouler soixante-dix ans pour les ruines de Jérusalem, d'après le nombre des années dont l'ÉTERNEL avait parlé à Jérémie, le prophète». (Daniel 9.2)

 

Daniel évoquant aussi clairement Jérémie au début de sa méditation, l'on est en droit de croire que les détails qui lui furent par la suite révélés par l'ange Gabriel expliquaient les soixante-dix ans annoncés par ce prophète. Mais d'autres ont pensé, et les enfants d'Israël en premier, que les deux prophéties sur les soixante-dix ans parlaient de deux moments différents. Ils attribuèrent exclusivement celle de Jérémie (Jérémie 25.11-12 ; 29.10) à la déportation à laquelle l'on ne peut, en toute logique, associer la vision de Daniel (Daniel 9.24-27). Étant entendu que cette dernière n'est relative qu'au temps de la fin. Aujourd'hui, avec le recul, est-il juste de continuer à considérer, comme cela est admis, que ces deux prophéties ne se rapportent pas à la même période de l'histoire du peuple d'Israël ? Pour être fixé, après avoir relu la position "officielle" des Israélites sur la question, il serait opportun d'analyser de nouveau ce que DIEU fit dire de ces soixante-dix ans à chacun de ses deux prophètes.



  • Le peuple d'Israël et les soixante-dix ans prononcés par Jérémie

 

Ci-dessous les passages où Jérémie mentionne les soixante-dix ans dans son livre.

 

Chapitre 25 :«25.6 N'allez pas après d'autres dieux, pour les servir et pour vous prosterner devant eux, ne m'irritez pas par l'ouvrage de vos mains, et Je ne vous ferai aucun mal. 27.7 Mais vous ne m'avez pas écouté, dit l'ÉTERNEL, afin de m'irriter par l'ouvrage de vos mains, pour votre malheur. 27.8C'est pourquoi ainsi parle l'ÉTERNEL des armées : Parce que vous n'avez point écouté mes paroles, 27.9 J'enverrai chercher tous les peuples du septentrion, dit l'ÉTERNEL, et J'enverrai auprès de Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur; Je le ferai venir contre ce pays et contre ses habitants, et contre toutes ces nations à l'entour, afin de les dévouer par interdit, et d'en faire un objet de désolation et de moquerie, des ruines éternelles. 27.10 Je ferai cesser parmi eux les cris de réjouissance et les cris d'allégresse, les chants du fiancé et les chants de la fiancée, le bruit de la meule et la lumière de la lampe. 25.11 Tout ce pays deviendra une ruine, un désert, et ces nations seront asservies au roi de Babylone pendant soixante-dix ans. 25.12 Mais lorsque ces soixante-dix ans seront accomplis, Je châtierai le roi de Babylone et cette nation, dit l'ÉTERNEL, à cause de leurs iniquités ; Je punirai le pays des Chaldéens, et J'en ferai des ruines éternelles» (Jérémie 25.6-12).

Chapitre 29 : «Mais voici ce que dit l'ÉTERNEL : Dès que soixante-dix ans seront écoulés pour Babylone, Je me souviendrai de vous, et J'accomplirai à votre égard ma bonne parole, en vous ramenant dans ce lieu» (Jérémie 29.10).

 

La prophétie semble assez claire pour tous. La précision sur les soixante-dix ans également. Et, quand eut lieu la déportation du peuple par Nabuchodonosor, puis le retour des exilés au temps de Cyrus, tous lurent dans ces évènements la réalisation complète des prédictions de Jérémie.

 

C'est ainsi que l'on peut lire dans les Chroniques : «Nabuchodonosor emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à l'épée; et ils lui furent assujettis, à lui et à ses fils, jusqu'à la domination du royaume de Perse, afin que s'accomplît la parole de l'ÉTERNEL prononcée par la bouche de Jérémie ; jusqu'à ce que le pays eût joui de ses sabbats, il se reposa tout le temps qu'il fut dévasté, jusqu'à l'accomplissement de soixante-dix ans» (2 Chroniques 36.20-21).

 

Si cela est ainsi mentionné dans les Chroniques, n'est-ce pas la preuve que le peuple tout entier s'accordait à considérer la prophétie complètement accomplie ?

En tout cas, telle est la lecture, que l'on peut considérer comme officielle, que le peuple d'Israël faisait de la prédiction en Jérémie 25.

 

Mais, rappelons que les Chroniques ne sont pas des prophéties. C'est une sorte de journal, mémoire du peuple, tenu à jour pour les générations à venir. Elles sont surement objectives quand elles relatent des faits déjà vécus. Mais conservent-elles cette qualité pour l'interprétation des prophéties ?

 

Or, au vu de la réalité vécue, cette acception de la prophétie de Jérémie dans les Chroniques est en contradiction avec la Parole de DIEU sur bien des points. Examinons-en deux.

 

1- S'il est vrai que Jérémie avait prédit soixante-dix ans sur les ruines de Jérusalem, ce sont soixante-dix ans au cours desquels la domination ne devait être exclusivement qu'aux mains de Nabuchodonosor et de ses fils, les descendants babyloniens, de génération en génération, jusqu'à ce que la ruine prévue fonde sur cette nation (Jérémie 25.11-12 ; 27.7). Fut-ce le cas ? – Manifestement non.

 

Car, si l'on se réfère aux historiens - le fait semble être connu d'eux - du début de la déportation (- 587) jusqu'à l'annonce par Cyrus de la fin de l'exil (- 538), cela fait nettement moins de soixante-dix ans. Or, l'on sait qu'avant même Cyrus, la descendance de Nabuchodonosor avait déjà perdu le trône au profit des Mèdes. (Daniel 5.30-31).

 

De fait donc, ni la domination de Babylone, ni l'exil, après cette déportation, ne durèrent soixante-dix ans. On avancera tout ce qu'on voudra, mais toute considération pour étirer la durée effective de cette déportation afin de la faire correspondre au nombre d'années annoncés par Jérémie n'est que pure spéculation.

 

A ce titre, certains voudraient, pour combler la différence de temps afin d'arriver aux soixante-dix ans, que l'on compte jusqu'à la reconstruction du temple (autour de - 516). Ce qui correspondrait à substituer à la vérité quelque chose de tout à fait arbitraire. Car nulle part, cet événement n'est mentionné pour marquer la fin des soixante-dix ans.

 

En vérité, voici ce qui a été annoncé par l'ÉTERNEL pour marquer le terme de ce temps accordé à Babylone : «Mais lorsque ces soixante-dix ans seront accomplis, Je châtierai le roi de Babylone et cette nation» (Jérémie 25.12) ou «Dès que soixante-dix ans seront écoulés pour Babylone, Je me souviendrai de vous, et J'accomplirai à votre égard ma bonne parole, en vous ramenant dans ce lieu» (Jérémie 29.10).

 

«Je châtierai le roi de Babylone et cette nation» et «Je me souviendrai de vous, et J'accomplirai à votre égard ma bonne parole, en vous ramenant dans ce lieu», tels sont les deux évènements qui doivent marquer la fin des soixante-dix ans prophétisés par Jérémie. Autrement dit, c'est seulement après que les soixante-dix ans se sont effectivement écoulés qu'interviennent le châtiment pour Babylone d'une part et l'accomplissement de la bonne parole de l'ÉTERNEL à l'égard de son peuple d'autre part.

 

Car sur ce temps, la Parole ne souffre d'aucune ambiguïté. Il s'agit bien de soixante-dix ans accomplis, donc effectifs, et non d'une durée approximative.

 

Mieux, ce sont soixante-dix ans au profit de Babylone (pour Babylone). C'est ce qu'indique, en tout cas, la préposition "pour", signifiant plus que clairement que ce sont soixante-dix ans effectifs accordés aux fils de Nabuchodonosor durant lesquels ils devraient continuer à détenir la puissance pour continuer à dominer le peuple des fils d'Israël et toutes les nations alentour qui leurs sont livrées pour être asservis.

 

Si donc les Chaldéens furent déjà renversés par les Mèdes (Daniel 5.30-31) avant même que la domination ne passe aux Perses, si le retour des enfants d'Israël se fit avant même que la déportation n'ait duré cinquante ans, pourquoi veut-on inventer un évènement (la reconstruction du temple), différent de ceux prévus par l'ÉTERNEL, pour clore les soixante-dix ans afin de faire coïncider la prophétie avec la réalité ?

 

2- Par ailleurs, au vu de la Parole de DIEU, même si la ville fut détruite l'on ne peut en toute honnêteté soutenir que Babylone fut réduite, à cette époque là, à la ruine éternelle. Car si tel était le cas, les Écritures parleraient-elles encore de ruines éternelles pour ce royaume après Jésus Christ ? (Apocalypse).

 

Au demeurant, les seules et véritables ruines éternelles que connaitra Babylone, n'est-ce pas à la fin des temps que DIEU les situe ? C'est pourquoi David prophétisait : «Plus d'ennemis ! Des ruines éternelles ! Des villes que tu as renversées ! Leur souvenir est anéanti» (Psaumes 9.7) et par Jérémie, il est écrit : «Car Je le jure par moi-même, dit l'ÉTERNEL, Botsra sera un objet de désolation, d'opprobre, de dévastation et de malédiction, et toutes ses villes deviendront des ruines éternelles» (Jérémie 49.13). Abdias renchérissait en ces termes : «Tes guerriers, ô Théman, seront dans l'épouvante, car tous ceux de la montagne d'Ésaü périront dans le carnage. A cause de ta violence contre ton frère Jacob, tu seras couvert de honte, et tu seras exterminé pour toujours». (Abdias 1.9-10).

 

Esaïe, prophétisant sur le Jour du SEIGNEUR, jour de grand carnage, dit à propos de cette nation : «Et Babylone, l'ornement des royaumes, la fière parure des Chaldéens, sera comme Sodome et Gomorrhe, que DIEU détruisit. Elle ne sera plus jamais habitée, elle ne sera plus jamais peuplée ; l'Arabe n'y dressera point sa tente, et les bergers n'y parqueront point leurs troupeaux. Les animaux du désert y prendront leur gîte, les hiboux rempliront ses maisons, les autruches en feront leur demeure et les boucs y sauteront. Les chacals hurleront dans ses palais, et les chiens sauvages dans ses maisons de plaisance. Son temps est près d'arriver, et ses jours ne se prolongeront pas.» (Esaïe 13.19-22)

 

NB : Bien sûr, Edom, Botsra, Théman et Esaü sont différentes appellations de cette Babylone [1] qui  sera ruinée ce jour de grand ravage.

 

En vérité, la véritable désolation, la ruine résolue, c'est celle qui fera suite à la chute de Babylone saluée dans les cieux et sur la terre au temps de la fin, au cri de : «Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité !» (Apocalypse 14.8) Et c'est cette ruine éternelle qui fera d'elle «une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux» (Apocalypse 18.2). Car cette terre qui abrite les peuples qui asservirent le peuple de DIEU et les nations ne sera plus jamais habitée après la dévastation qui lui est réservée pour la payer de ses crimes.

 

Et puis, si l'on pense que Babylone avait déjà, définitivement, été réduite à la ruine éternelle à la fin des soixante-dix ans, où est cette terre inhabitée qui doit être le repaire des animaux sauvages, des esprits impurs et des démons qu'annonçaient les prophéties ?

 

En fait, plus l'on s'interroge, plus l'on se rend compte que beaucoup de choses restent inexpliquées et que de nombreux faits ne concordent pas avec ce qui fut annoncé pour que l'on attribue cette prophétie sur les soixante-dix ans (Jérémie 25) aux évènements relatifs à la déportation du temps de Nabuchodonosor.

 

La question est : Avons-nous, concernant ce chapitre 25 de son livre, réellement compris le message de Jérémie sur les soixante-dix ans accordés à Babylone sur le peuple de DIEU ?- Il faut croire que non.

 

C'est du reste l'avis de l'ÉTERNEL lui-même. C'est pourquoi, le SEIGNEUR jugea bon d'envoyer son grand ange nous éclairer par Daniel, le bien-aimé, quand celui-ci chercha à comprendre cette prophétie.


Car en fait de prier, Daniel méditait sur le sens de cette prophétie qui soulevait bien des interrogations, si l'on voulait qu'elle soit relative à la déportation. C'est pourquoi les premières paroles de l'ange Gabriel qui vint le trouver sont : «Je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence» (Daniel 9.22). Il s'agissait d'ouvrir l'intelligence de Daniel à l'esprit de la prophétie sur les soixante-dix ans.



  • Le sens des soixante-dix ans expliqué à Daniel

 

Quand il dit : «Lorsque tu as commencé à prier, la Parole est sortie et je viens pour te l'annoncer...» l'ange Gabriel confirmait ce qu'il révéla déjà au verset 22 au prophète. C'est bien l'objet de la méditation de Daniel - c'est-à-dire les soixante-dix ans prophétisés par Jérémie qu'il évoquait au tout début de sa prière – qui a motivé la mission de l'envoyé de DIEU.

 

Quel message l'ange Gabriel est-il envoyé nous transmettre à propos de ces soixante dix ans ? - L'essentiel est contenu dans ce verset : «Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints» (Daniel 9.24).

 

Trois indices, sans équivoque, dans ce verset, indiquent la fin des temps comme seul moment possible de réalisation de la prophétie.

En effet, il n'y a qu'à l'avènement du règne de DIEU par son Oint (le Saint des saints) - le Christ - qu'est mis «fin au péché» et que s'établit «la justice éternelle» sur terre. Il n'y a donc aucun doute que ce que révèle l'ange Gabriel à Daniel dans ce chapitre, est relatif à l'instauration du règne de DIEU, c'est-à-dire à la fin des temps.

 

Par cette Parole ci-dessus donc, l'ange Gabriel instruisait Daniel qu'il y a bien soixante-dix ans prescrits sur la nation, comme l'avait prédit Jérémie. Seulement, il ne fallait pas comprendre ces soixante-dix ans par rapport à la déportation, comme ses contemporains et probablement lui-même Daniel l'entendaient. Mais plutôt par rapport à un temps qui sera la fin. C'est pourquoi l'ange l'invita à accorder toute son attention à ce qu'il entendrait, en lui ordonnant : «Sois attentif à la parole, et comprends la vision».



L'ange parlait à Daniel; mais n'est-ce pas à nous qu'il s'adressait ? Car, c'est au peuple et au lecteur qu'est adressée la prophétie.


Ainsi donc, nous sommes invités à faire appel à notre faculté d'analyse quand il dit : Sois attentif à la Parole. Car c'est le sens de la Parole qui doit nous guider.


Car, l'intérêt de l'intervention de l'ange Gabriel n'est pas tant de montrer que les soixante-dix ans sont relatifs au temps de la fin. Il faut plutôt le rechercher dans ce que cela implique. C'est pourquoi l'ange sollicitait notre faculté de déduction en enjoignant à Daniel : «comprend la vision».

 

Parce que, si l'on est d'accord que c'est la durée dont avait parlé l'ÉTERNEL à Jérémie qu'explique l'ange, alors Daniel devait comprendre (et nous avec lui) que, contrairement à ce que tout le peuple croyait, la déportation occasionnée par Nabuchodonosor n'est pas, pour la nation, la calamité ultime pour laquelle étaient prescrits les soixante-dix ans. Autrement dit, nous devions comprendre que toute la prophétie de Jérémie relatée en ce chapitre 25 n'est pas relative à la déportation d'il y a plus de 2500 ans.

 

Ce que révélait l'ange Gabriel, indiquait clairement qu'il y a bien une épreuve à vivre pour les Saints après la déportation en cours. Car, cette prochaine épreuve dont la fin est expliquée ici à Daniel doit aboutir à l'anéantissement total de toute domination sur son peuple et instaurer «la justice éternelle». C'est cette ultime épreuve qui est la véritable calamité venant des nations du nord qu'avait prophétisée Jérémie au chapitre 25 de son livre.

 

«Comprend la vision» est donc une invitation à rechercher les réponses à nos interrogations concernant les soixante-dix ans dans tout ce qui a trait au temps de la fin et non six siècles avant Jésus Christ ou ailleurs.

 

Il est bien évident que si l'on soutient que cette vision de Daniel relative à l'instauration du règne de DIEU explique ce qu'annonça Jérémie sur les soixante-dix ans, il reste à mettre en lumière l'existence irréfutable d'un lien entre les deux prophéties. Ce qui, en clair, revient à prouver que c'est aussi sur le temps de la fin que Jérémie prophétisa en ce chapitre 25 de son livre. C'est ce à quoi s'appliquera la suite de ce développement.



  • Le chapitre 25 de Jérémie et la fin des temps (lire tout le chapitre)

 

L'on sait que Jérémie annonça et vécut la déportation. Mais, lorsque l'on parcourt son livre, il apparait indéniablement qu'il prophétisa également sur le temps de la fin, notamment aux chapitres 30, 31, 33… et surtout 50 et 51. S'interroger sur la teneur réelle de chacune de ses prophéties s'impose alors comme une exigence. Est-ce la déportation ou tout autre chose qu'il révélait dans cette partie de son livre ? Essayons ensemble de comprendre.

 

En vérité, ce texte est écrit suivant un découpage tel que l'on n'ait aucune difficulté à le comprendre : (Jérémie 25.1-2) l'introduction à la prophétie, (Jérémie 25.3-14) l'annonce ou la prédication de la calamité contre Israël, et enfin (Jérémie 25.15-38) l'oracle contre les nations.

 

-          L'annonce de la calamité contre Israël

 

- (Jérémie 25.3-6) Jérémie commence par rappeler au peuple ce que tous les prophètes, y compris lui-même, ont été envoyé lui dire : marcher dans la voie du SEIGNEUR, ne pas offenser l'ÉTERNEL par l'ouvrage de leurs mains ou en allant après d'autres dieux.

 

- (Jérémie 25.7) En évoquant tous les prophètes avant lui, Jérémie fait savoir que ce n'est pas nouveau ce qu'il leur dit, et qu'il n'est ni le premier ni le seul à porter ce message du Père Tout-Puissant à son peuple. Ce qu'il leur dit c'est ce que le SEIGNEUR, depuis toujours, a ordonné. Et ce sont des préceptes qui, depuis Moïse, ont été édictés et enseignés aux fils d'Israël. Mais le peuple n'écouta pas pour son malheur.

 

- (Jérémie 25.8-11) Ensuite, le prophète annonce au peuple "la rançon" à ses actes que sont le non respect des préceptes et l'adultère que constitue l'idolâtrie (adoration de statues et statuettes en terre, en bois, en fer et divers métaux et des dieux étrangers), désobéissances à cause desquelles DIEU sévira.

 

La punition consiste en un malheur sans précédent qui doit fondre sur son peuple. Cette calamité, ce sont des nations qui viendront du nord pour asservir et opprimer les enfants d'Israël, mais aussi toutes les nations alentour. C'est une ruine qui causera un abaissement tel que ce peuple et ses voisins resteront pendant longtemps la risée des nations de la terre.

 

Mais, quand l'ÉTERNEL envoie une calamité sur son peuple, quelque soit sa colère, n'en prévoit-Il pas et n'en conçoit-Il pas une fin ?

 

- (Jérémie 25.12-14) Pour finir donc, Jérémie dévoile ce que DIEU a prévu contre l'ennemi quand le temps de la colère contre son peuple sera passé.

 

Pour mettre fin à l'oppression dont seront victimes son peuple et les nations voisines, l'ÉTERNEL détruira ce peuple par lequel Il les frappa. Il ruinera à son tour cette Babylone, la nation méchante, qui aura opprimé le peuple de DIEU pendant tout le temps qu'aura duré la domination qui lui fut confiée.

 

Jamais elle ne comprit qu'elle n'était qu'une verge pour châtier le peuple des Saints, c'est pourquoi elle connaitra la destruction selon la Parole même du SEIGNEUR que prononça Esaïe : «Malheur à l'Assyrien, verge de ma colère ! La verge dans sa main, c'est l'instrument de ma fureur. Je l'ai lâché contre une nation impie, Je l'ai fait marcher contre le peuple de mon courroux, pour qu'il se livre au pillage et fasse du butin, pour qu'il le foule aux pieds comme la boue des rues. Mais il n'en juge pas ainsi, et ce n'est pas là la pensée de son cœur ; il ne songe qu'à détruire, qu'à exterminer les nations en foule.» (Esaïe 10.5-7). Avant d'ajouter plus loin : «O mon peuple, qui habites en Sion, ne crains pas l'Assyrien ! Il te frappe de la verge, et il lève son bâton sur toi, comme faisaient les Égyptiens. Mais, encore un peu de temps, et le châtiment cessera, puis ma colère se tournera contre lui pour l'anéantir» (Esaïe 10.24-25).

 

Car dit l'ÉTERNEL : «Je ferai venir sur ce pays (Babylone) toutes les choses que J'ai annoncées sur lui (...) ce que Jérémie a prophétisé sur toutes les nations» (Jérémie 25.13).

 

Quand cela arrivera-t-il et comment reconnaitra-t-on la main de l'ÉTERNEL dans le châtiment de Babylone ? – La suite de la prophétie est assez parlante.

 

-          L'oracle contre les nations

 

(Jérémie 25.15-38) «L'oracle contre les nations», c'est ce que Jérémie a prophétisé sur toutes les nations. Cet oracle se découpe en deux parties.

 

- (Jérémie 25.15-29) Dans un premier temps, il présente les dispositions prises par l'ÉTERNEL à l'égard de tous les souverains (rois, présidents, chanceliers ou premiers ministres, etc.) de toutes les nations à la surface de la terre pour le temps de la fin de la domination de Babylone. De sorte que le moment venu, quand sera l'heure de punir l'oppresseur pour délivrer son peuple de l'asservissement, tous les chefs des États qui comptent sur la terre se comportent comme manquant d'intelligence. D'où la coupe symbolique de la colère remise à Jérémie pour eux, que les souverains du monde entier burent tous, jusqu'aux Arabes. Car, comme dit le SEIGNEUR : «Ils boiront, et ils chancelleront et seront comme fous, à la vue du glaive que J'enverrai au milieu d'eux» (Jérémie 25.16).

 

- (Jérémie 25.30-38) Dans sa deuxième partie, après les dispositions à l'égard des souverains du monde afin qu'ils n'aient aucune intelligence de ce qui arrivera, l'oracle révèle la résolution du SEIGNEUR contre toutes les nations du monde. Car s'il est établi que le sort de Babylone, celle qui «abreuve le monde de la fureur de son impudicité» (Apocalypse 14.8), est scellé depuis la prédication contre Israël (Jérémie 13-14), il est tout aussi clair que ce n'est pas contre elle seule que DIEU agira. Car, ce que Jérémie a prophétisé, c'est contre toutes les nations de la terre.

 

En effet, c'est ce jour là qu'à prévu l'ÉTERNEL pour abaisser tous les hautains et tous les orgueilleux et pour mettre fin à l'iniquité sur la terre entière et instaurer la justice éternelle. Jérémie ne dit-il pas : «L'ÉTERNEL entre en dispute avec les nations» ? Et, n'est-il pas écrit : «La calamité va de nation en nation» ? (Jérémie 25.31-32). En vérité, le jour dont parle Jérémie c'est le Jour du SEIGNEUR. C'est ce jour là dont l'ÉTERNEL avait dit : «Je punirai le monde pour sa malice, et les méchants pour leurs iniquités ; Je ferai cesser l'orgueil des hautains, et J'abattrai l'arrogance des tyrans. Je rendrai les hommes plus rares que l'or fin, Je les rendrai plus rares que l'or d'Ophir» (Esaïe 13.11-12).

 

C'est pourquoi, après ce qu'enverra le SEIGNEUR ce jour-là contre la terre, l'image que laisse percevoir la description de Jérémie est un spectacle de jugement dernier et de la scène apocalyptique par excellence. Car dit la Parole : l'ÉTERNEL «entre en jugement contre toute chair et livre les méchants au glaive» (Jérémie 25.31) et «ceux que tuera l'ÉTERNEL en ce jour seront étendus d'un bout à l'autre de la terre ; ils ne seront ni pleurés, ni recueillis, ni enterrés, ils seront comme du fumier sur la terre» (Jérémie 25.33).

 

Si ce n'est à la fin des temps, est-il prévu un autre jour où le SEIGNEUR entre en jugement contre tout homme (toute chair) ? Est-il prévu avant la fin des temps, contre la terre entière, un ravage aussi terrifiant que celui qu'expose Jérémie en ce chapitre 25 de son livre ? -
En clair et en vérité, par cet oracle contre les nations, incontestablement, Jérémie annonçait "l'apocalypse" que prophétisera plus tard Jean.

 

Alors, soit l'on maintient qu'en ce chapitre, la calamité venant des nations du nord que prophétisa Jérémie, c'est la déportation, auquel cas il faudra prouver que pour y mettre fin, il y eut déjà "l'apocalypse" ou tout au moins une destruction qui s'y apparente, avec des morts partout sur la terre entière ; soit l'on se rend à l'évidence et accepte que, "l'apocalypse" n'ayant pas encore eu lieu, il ne peut être question de la déportation dans cette prophétie.

 

En vérité, si le châtiment que réserve l'ÉTERNEL à Babylone est "l'apocalypse" qui n'est prévue que pour la fin des temps, c'est que la calamité annoncée contre les Saints par Jérémie en ce chapitre, dont cette destruction est la conséquence, ne peut dans le même temps être la déportation d'il y a plus de cinq cents ans avant Jésus Christ. D'autant plus que c'est pour mettre fin aux iniquités de Babylone, dont l'oppression des nations du nord sur le peuple de DIEU et les nations alentour est une manifestation importante, qu'interviendra ce ravage contre la terre.

Par conséquent, en ce chapitre 25, la calamité qu'annonce Jérémie sur le peuple des Saints et tous leurs voisins est autre que la déportation. Cette calamité prendra fin avec "l'apocalypse", c'est à dire à la fin des temps.


Or s'il est vrai que cette calamité prend fin avec la fin des temps, il est tout aussi vrai que c'est par rapport à elle que sont fixés les soixante-dix ans dont l'ÉTERNEL avait parlé à Jérémie et non par rapport à la déportation.

 

Prouvant ainsi, une fois pour toutes, qu'il n'y a aucune différence entre les soixante-dix ans prophétisés par Jérémie et ceux qu'expliqua l'ange Gabriel à Daniel. Car s'il n'y a aucun doute que la prophétie de Daniel se rapporte au temps de la fin, nous avons là désormais l'explication que celle de Jérémie sur les soixante-dix ans ne parle non plus de rien d'autre que de ce temps là.

 

Ce sont donc, non seulement, les soixante-dix dernières années de domination accordés aux peuples de Babylone sur les nations, mais aussi les ultimes de ce monde.

 

En fait, pour comprendre les soixante-dix ans, il faut intégrer les deux prophéties. Elles sont les deux faces d'une même réalité. Par ces deux prophètes, DIEU nous fait découvrir les deux angles sous lesquels se dérouleront les mêmes soixante-dix ans :

 

- L'un des deux aspects est dévoilé par Jérémie.

Au cours de ces soixante-dix dernières années avant l'Apocalypse, le monde verra clairement la main de fer des nations filles de Babylone continuer à s'appesantir sur les nations qu'elles ruinèrent et maintinrent dans l'abaissement. Ces nations, dont fera partie le peuple de DIEU, sous le joug de l'Europe (Babylone), resteront opprimées, exploitées et pillées.

 

- L'autre volet, plus subtil, qui pourtant est clairement expliqué à Daniel par l'Ange Gabriel, n'est perçu que grâce au discernement.

C'est que, pendant exactement ces mêmes soixante-dix ans, parallèlement aux méchancetés de ceux de Babylone sur les peuples opprimés, DIEU agira dans sa nation pour préparer son Oint, le nouveau David, et la venue de son règne. Car, il serait déjà parmi nous, celui qui vient au nom du SEIGNEUR. Les versets 25 à 27 du chapitre 9 de Daniel, sur lesquels nous reviendrons, expliquent d'ailleurs ce qu'il faudra observer pour reconnaitre celui qui sera consacré Oint et les antagonismes qu'il connaitra dans sa nation avant l'avènement du règne de DIEU qui lui sera remis.

 

En résumé, il faut retenir qu'en ce chapitre 25 de son livre, la calamité que prophétisa Jérémie est une tribulation extrême, probablement la plus grave et la plus longue jamais subite par des peuples, dont se rendra coupable Babylone (les nations du nord). Mais lorsque le temps de ces dominateurs sera terminé, l'ÉTERNEL entrera en jugement avec tous. Il exterminera tous les méchants à la surface de la terre et détruira Babylone ou toutes les nations qui en seront les héritières dans un carnage sans précédent. Puis, s'instaurera la justice éternelle.

 

Remarquons que le chapitre 25 de Jérémie étant une prophétie pour la fin des temps, toutes les dispositions que l'ÉTERNEL fit prendre s'y rapportent.

"La coupe de la colère" que l'ÉTERNEL fit boire à tous les rois de la terre par Jérémie, c'est pour ce temps là. Mais, c'est en esprit que cela se passa. De sorte que ce que l'on aura à constater sur ces puissants du monde ce sont les effets de "l'absorption" de ce vin de la colère.

 

C'est pourquoi, l'attitude des dirigeants du monde ira des arrêts les plus iniques aux décisions défiant tout bon sens, jusqu'à ce que ce qui est résolu fonde sur la terre et les détruisent. Et, c'est l'un des signes qu'il faudra constater pour savoir si nous sommes ou pas à ce temps là : un manque généralisé de sagesse de la part de ceux qui gouvernent, des prises de position et de décision, toutes empreintes d'iniquités.

 

Il est donc sage d'observer et de s'interroger sur tout ce que nous donnent à voir ceux qui règnent à la tête des nations dominantes et donc sur le monde aujourd'hui. Que de stupidités !  Connivence entre démocraties (?) occidentales avec des organisations terroristes ; complicité avec des monarchies totalitaires arabes pour détruire d'autres peuples arabes ; soutien à des organisations terroristes islamistes contre des pouvoirs laïcs ; création, financement et soutien de rébellions et de l'illégalité pour la déstabilisation des pouvoirs à travers le monde ; soutien et caution à des dictatures …

 

Bien sûr que ces méchancetés existent depuis longtemps déjà. Mais désormais, c'est sans aucune gêne que ces tyrans du monde affichent et assument l'immoralité pour perpétrer leurs crimes. Auront-ils l'intelligence de revenir en arrière ou tous ensembles, mèneront-ils droit leurs peuples à la perte ? – Il semble que le mal soit irrémédiable.

 

Car, c'est certainement, pour ces moments-ci que prévenait l'ÉTERNEL, disant : «N'est-ce pas en ce jour (…) que Je ferai disparaître d'Édom les sages, et de la montagne d'Ésaü l'intelligence ?» (Abdias 1.9). Parole reprise avec Jérémie en ces termes : «N'y a-t-il plus de sagesse dans Théman ? La prudence a-t-elle disparu chez les hommes intelligents ? Leur sagesse s'est-elle évanouie ?» (Jérémie 49.7). En tout cas, tout porte à le croire. Car, tout se passe comme si l'intelligence faisait désormais défaut dans ces contrées que nous croyions rationnelles et très pourvues en sagesse.

 

Mais laissons là ceux qui refusent de se repentir du mal qu'ils ont fait. Ils seront payés au double de ce qu'ils infligèrent aux autres.

 

Pour l'heure, puisque ces deux prophéties sur les soixante-dix ans (Jérémie 25 et Daniel 9) se rapportent au temps de la fin, afin d'en savoir davantage, cherchons quelle est cette tribulation que feront vivre les nations du nord au peuple des Saints et à leurs voisins au bout de laquelle l'ÉTERNEL a résolu "l'apocalypse" pour toute la terre. Et surtout, comment la reconnaitre, cette calamité contre les Saints et les nations alentour ? Mais avant tout cela, comment reconnaitre par les Ecritures les peuples protagonistes : les oppresseurs (Babylone), les peuples asservis (les Saints et les nations voisines) ? Où se trouveront la nation des Saints de DIEU et ses voisines qui seront asservies avec elle au moment de cette calamité ?

 

Suite [2]

 

Que DIEU soit le secours au jour de la détresse de tous les humbles qui espèrent en Lui. «Car il y a un jour pour l'Éternel des armées contre tout homme orgueilleux et hautain, contre quiconque s'élève, afin qu'il soit abaissé» (Esaïe 2.12)

 

 

A NEBELE Sanseu Épiphanie



06/01/2014
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